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Vers la deuxième Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural (ICARRD+20)

mai 21, 2025

Le Groupe de travail du CIP sur les terres, les forêts, l’eau et les territoires a participé au lancement officiel de CIRADR+20, qui aura lieu en Colombie en février 2026. Le coordinateur du groupe de travail, Nury Martínez, a souligné l’importance de la conférence pour résoudre les problèmes urgents d’accaparement et de concentration des terres, et pour progresser vers la souveraineté alimentaire.

Le 28 avril 2025, le gouvernement colombien a officiellement lancé le processus de préparation de la deuxième Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural (CIRADR+20), qui se tiendra à Cartagena du 24 au 26 février 2026. L’événement a réuni des représentants de haut niveau du Brésil, du Mexique, du Honduras, de l’Afrique du Sud et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il a fait suite à l’approbation, par le Comité des Nations unies sur la sécurité alimentaire mondiale et le Conseil de la FAO, de la proposition de la Colombie d’organiser une nouvelle conférence, 20 ans après la CIRADR de 2006 à Porto Alegre.

Le groupe de travail du CIP sur les terres, les forêts, l’eau et les territoires s’est félicité de ce lancement, après avoir demandé l’organisation d’une telle conférence depuis 2022, afin de fournir un espace multilatéral nécessaire et urgent pour évaluer les progrès réalisés en matière de gouvernance responsable des terres, des pêches et des forêts, et pour coordonner des politiques publiques efficaces visant à résoudre les problèmes urgents liés aux terres et aux autres ressources naturelles, notamment : l’accaparement des terres et des ressources ; la concentration croissante des terres ; le changement climatique, la dégradation des terres et la perte de biodiversité ; la violence à l’encontre des défenseurs des droits fonciers ; la discrimination à l’encontre des femmes et des filles ; et les conflits, l’occupation et les guerres.

S’exprimant lors de l’événement, la co-coordinatrice du groupe de travail IPC, Nury Martínez, a souligné la nécessité pour la CIRADR+20 de redynamiser les efforts multilatéraux visant à garantir une gouvernance responsable des terres et des ressources naturelles, fondée sur les droits de l’homme, la souveraineté alimentaire et la justice sociale et environnementale. Plus précisément, elle a déclaré que le groupe de travail du CIP attendait de la CIRADR+20 qu’elle serve d’espace critique pour :

  • Analyser la situation mondiale dramatique de la dépossession des communautés, de l’accaparement des terres et des ressources naturelles, de la destruction des écosystèmes par l’extractivisme et de la concentration croissante des terres entre les mains du secteur des affaires et de l’élite qui lui est associée, les ultra-riches.
    Réaliser une évaluation factuelle et participative des progrès et des reculs en matière de respect, de protection et de promotion du droit à la terre et aux territoires des paysans, des petits producteurs de denrées alimentaires, des peuples autochtones, des communautés et des travailleurs depuis le premier CIRADR, l’adoption des Directives sur la tenure et l’adoption d’instruments normatifs tels que la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP), la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) et la Recommandation générale n° 34 sur les droits des femmes rurales par le Conseil des ministres de l’UE. 34 sur les droits des femmes rurales du Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).
    Promouvoir et soutenir les processus de politiques publiques nationales participatives pour répondre aux réalités du terrain, en tenant compte de la diversité des contextes historiques et socioculturels. La CIRADR+20 devrait fournir une conception actualisée de la réforme agraire et de la réalisation du droit à la terre et aux territoires, ainsi qu’un engagement clair des gouvernements à faire progresser la réalisation des droits de l’homme, de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie.
    Définir des mesures concrètes pour assurer la mise en œuvre des résultats de la CIRADR+20 par le biais de mécanismes institutionnels, y compris dans les espaces multilatéraux mondiaux tels que la FAO et le CSA, et les espaces régionaux de coordination multilatérale. Plus précisément, ces mécanismes devraient soutenir les processus nationaux et régionaux visant à faire progresser les réformes agraires et les politiques foncières, à promouvoir la responsabilité et à mettre en place des mécanismes pour assurer le suivi et le contrôle du respect par les États de leurs engagements et obligations au titre du droit international des droits de l’homme et du droit de l’environnement.

 

Le groupe de travail du CIP sur les terres, les forêts, l’eau et les territoires réitère son engagement envers la CIRADR+20 et appelle les États, la FAO et les autres agences des Nations Unies, ainsi que les mouvements sociaux, les organisations de base et les peuples autochtones, à soutenir et à s’engager dans ce processus crucial.

Le texte intégral de l’intervention de Nury Martínez est disponible ici.