Pêche

À propos du Groupe de travail
PRESENTATION DU GROUPE DE TRAVAIL
Depuis la “Conférence mondiale de la FAO sur la pêche à petite échelle (PPE) – Assurer la durabilité des pêches à petite échelle : Réunir la pêche responsable et le développement social“, organiseée en 2008 par WorldFish, le Forum mondial des pêcheurs et des travailleurs de la pêche (WFF) et le Forum mondial des peuples pêcheurs (WFFP), avec le soutien du Collectif international de soutien aux travailleurs de la pêche (ICSF), ont demandé d’inclure un chapitre spécifique sur la pêche artisanale au sein du Code de conduite pour une pêche responsable (CCRF), reconnaissant les obligations des États envers eux et créant l’environnement permettant aux communautés de pêche de jouir de tous ces droits.
Le Groupe de travail du CIP sur la pêche, coordonné par le WFF et le WFFP, a organisé quelque 25 consultations nationales et régionales avec des organisations de pêche artisanale sur l’élaboration des directives sur la PPE en Amérique centrale, Afrique, Asie du Sud et en Asie du Sud-Est.
En 2014, le Comité des pêches (COFI) de la FAO a approuvé les Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté (Directrices PA), dans lesquelles le Groupe de travail sur la pêche du CIP a joué un rôle crucial dans leurs négociations techniques. Les Directives sont profondément ancrées dans les droits de l’homme et dans une approche holistique intégrée, accordant explicitement la priorité aux groupes marginalisés et à l’égalité des sexes.
Comme indiqué dans le rapport du COFI de 2016, le Comité s’est félicité de l’élaboration d’un Programme-cadre d’assistance de la FAO et a convenu de la nécessité d’un mécanisme complémentaire sous la forme d’un Cadre stratégique mondial pour les Directives sur la pêche artisanale (CSM-PA), qui doit être élaboré avec la participation pleine et effective de toutes les régions et en consultation avec tous les acteurs de la pêche artisanale.
COORDINATION
Cairo Laguna – WFF, Nicaragua
Christiana Louwa – WFFP, Kenya
Editrudith Lukanga – WFF, Tanzanie
Margaret Nakato – WFF, Ouganda
Marthin Hadiwinata – WFFP, Indonesie
Naseegh Jaffer – WFFP, Afrique du Sud
FACILITATION
Centro Internazionale Crocevia, agissant en tant que Secrétariat International du CIP, ainsi que le Transnational Institute (TNI) et FIAN International sont responsables de la facilitation du Groupe de travail : contacts avec d’autres ONG, gouvernements ou institutions ; logistique ; plaidoyer et lobbying à Rome.
Thématiques principales
> Ressources génétiques marines
La pêche artisanale est confrontée à de nombreuses menaces : pratiques de pêche industrielles et destructrices, changement climatique, contamination de l’eau par l’exploitation minière, prolifération des espèces allochtones, développement des infrastructures, violence et persécution, pillage, privatisation et exclusion des ressources naturelles dont elle dépend. Les eaux douces et les lacs (comme Atitlan, Guatemala) sont affectés à des degrés divers par la pollution qui affecte la reproduction et provoque des mutations génétiques. Les pêcheuses, les jeunes et les peuples autochtones continuent d’être marginalisés et luttent pour participer de manière significative aux politiques de gestion durable des écosystèmes aquatiques et pour adapter leurs moyens d’existence et préserver leurs cultures et compétences traditionnelles, avec tous les impacts socio-économiques associés à ces perturbations majeures (en collaboration avec le Groupe de travail du CIP sur la biodiversité agricole).
> Economie bleue
Considérée comme la formule permettant de combiner production alimentaire, protection de l’environnement et gain économique, l’économie dite ” bleue ” fait référence à une série de pratiques économiques qui tentent d’intégrer l’exploitation des ressources naturelles avec la préservation des écosystèmes locaux. Néanmoins, cette solution ne résout pas les principaux problèmes liés à la gestion capitaliste des ressources maritimes, nourrissant l’illusion d’une croissance verte – ou bleue, dans le cas présent. De plus, le développement de ce paradigme économique et des pratiques qu’il contient s’est fait sans la participation, voire la consultation, des communautés de pêcheurs artisanaux. Leurs savoirs ancestraux ne sont pas valorisés, de même que leurs traditions et leur lien spirituel avec les écosystèmes dont ils font partie, tous sacrifiés à l’autel du gain économique.
> L’accaparrement des océans
Défini par l’ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation Olivier De Schutter comme un ensemble de pratiques regroupant des accords d’accès qui portent préjudice aux petits pêcheurs, des prises non déclarées, des incursions dans les eaux protégées et le détournement des ressources des populations locales, l’accaparrement des océans représente une menace majeure pour nos océans. Si elle n’est pas remise en question, elle pourrait entraîner l’appauvrissement significatif des réserves de pêche et la destruction des écosystèmes. Les communautés de pêcheurs artisanaux sont particulièrement touchées, car elles doivent faire face à des accords internationaux qui réduisent systématiquement leurs zones de pêche exclusives, compromettant ainsi leur survie et la culture qui va de pair. Les effets ne se limitent pas à la capture elle-même, car ils affectent également une chaîne de valeur post-récolte complexe et enracinée qui se développe le long de la communauté, et dans laquelle les femmes jouent un rôle crucial.
> Aquaculture
Au cours des dernières décennies, l’aquaculture est devenue la principale source de nourriture aquatique. Cette pratique se retrouve également dans les communautés locales, mais c’est avec le développement du secteur industriel de la pêche que l’aquaculture est devenue un système d’élevage intensif. Si elle est menée à grande échelle et à forte intensité de capital, elle peut entraîner l’exclusion de la pêche artisanale du marché. De plus, les nutriments nécessaires à l’aquaculture intensive sont le résultat d’une pêche intensive ou d’une agriculture intensive d’OGM comme dans le cas du soja, du colza et du tournesol.
> Pêche dans les eaux intérieures
Trop souvent négligées dans les discussions internationales, la pêche dans les eaux intérieures fournit du travail à plus de 60 millions de personnes et de la nourriture à leurs communautés. La plupart de la pêche dans les eaux intérieures se situe dans les pays en voie de développement, tandis que la totalité de la pêche est pratiquée selon des méthodes artisanales. Pourtant, malgré son importance significative dans certaines régions, les effets de l’accaparement des terres et la pollution directe et indirecte des eaux par les pratiques extractives et industrielles mettent gravement en danger ce type de pêche.

2018, Trinidad de Cuba (Cuba), Temple de Yemayá, Orsiha de la mer. Crédits : Emanuele Lucci

2017, Puerto Lopez (Équateur), Pêche artisanale. Crédits : Annagrazia Graduato
