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Les pratiques et les initiatives de conservation des peuples autochtones et des petits agriculteurs doivent être soutenues

novembre 24, 2019

Le Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire a participé avec trois délégués (du Conseil international des traités indiens et de La Via Campesina) à la 11e session du Groupe de travail spécial intersessions à composition non limitée sur l’article 8(j) et les dispositions connexes de la Convention sur la diversité biologique, tenue à Montréal (Canada) du 20 au 22 novembre 2019.  Le Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire (CIP) a participé à la réunion de la CDB sur l’Article 8(j), afin de faire entendre la voix des peuples autochtones et des petites organisations paysannes qui contribuent à l’amélioration de la biodiversité. Le contexte dans lequel les peuples autochtones et les petits agriculteurs du monde entier travaillent à la conservation et à l’utilisation durable des ressources génétiques évolue à un rythme toujours plus rapide. Les petits producteurs et cueilleurs doivent être reconnus comme des moteurs positifs pour l’amélioration de la biodiversité. Reconnaissant que les terres traditionnelles des peuples autochtones détiennent environ 80 % de la biodiversité mondiale et que les petits producteurs produisent au moins 75 % de l’approvisionnement alimentaire mondial, il est urgent de reconnaître et d’affirmer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant en milieu rural comme un objectif à travers lequel la Convention sur la diversité biologique devrait être appliquée. Le CIP a malheureusement pris note de l’approche paternaliste et colonialiste adoptée dans le document d’information de la réunion. Le CIP a fortement appuyé un changement dans l’utilisation d’une terminologie qui pourrait reconnaître l’autonomie des peuples autochtones et appuyer nos initiatives plutôt que de proposer des programmes tout faits. Nos initiatives sont déjà en place dans ces domaines et doivent être soutenues par les Parties contractantes au niveau national, afin d’éviter toute utilisation des terres fondée sur les intérêts des entreprises. Dans les interventions faites par le CIP, nous avons rappelé aux Parties contractantes de permettre aux peuples autochtones et aux petits agriculteurs de gérer et de restaurer l’écosystème en utilisant le cadre donné par l’Article 9 du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour conserver, utiliser, échanger et vendre les semences des agriculteurs aux agriculteurs sans limitation. Nous attirons également l’attention sur le fait que les savoirs traditionnels et autochtones appartiennent aux peuples autochtones et que, pour cette raison, le CLIP doit être exercé pour les peuples autochtones d’une manière légitime, transparente et efficace qui respecte les pratiques locales et qui inclut la possibilité que le résultat du CLIP soit le refus des initiatives externes. Dans la déclaration finale, le CIP a rappelé aux parties contractantes que dans l’Etat où se tient la réunion de la CDB, appelé  » Canada « , le colonialisme se poursuit. Le génocide culturel se poursuit dans les provinces et le gouvernement fédéral ne prend aucune mesure significative pour y mettre fin. Partout sur l’île Turtle, également connue sous le nom d’Amérique du Nord, des femmes autochtones sont tuées, violées, enlevées et stérilisées. Les enfants autochtones sont arrachés de force à leur famille pour être élevés par des familles non autochtones, les étudiants autochtones sont empêchés de parler leur langue maternelle, la crise du suicide dans les communautés autochtones est alarmante et il y a une surreprésentation d’hommes et de femmes autochtones dans le système carcéral et dans la situation des sans-abri. Nous portons douloureusement dans nos cœurs toutes nos filles, sœurs et mères indigènes disparues ou assassinées, et cela doit être reconnu dans cette réunion. Cela a été officiellement reconnu comme un génocide et se produit toujours dans un pays occidental  » développé « , dans ce que l’on appelle le  » Canada « , où nous sommes réunis aujourd’hui. La participation de l’IPC a été importante pour les discussions qui ont eu lieu ces jours-ci et nous serons prêts à participer à la poursuite du travail de manière active et collaborative, en prenant la voix des peuples autochtones et des petits agriculteurs fermement.